Les financements dans le secteur des MedTech sont en relative stabilité. Les levées de fonds concernant les entreprises du numérique en santé progressent dans le monde, mais stagnent en France. L’année 2025 promet de suivre cette même tendance.
L’année 2024 fut plutôt faste pour les entreprises spécialisées dans les MedTech. Parmi les levées de fonds notoires dans le domaine du numérique en santé, Nabla avait réalisé un tour de table de 22 millions d’euros. Ces subsides doivent servir à poursuivre le développement d’un assistant utilisant l’intelligence artificielle. Aussi, Bioptimus, entreprise créée par d’anciens chercheurs de Google Deepmind avait levé 35 millions d’euros, Gleamer, 27 millions d’euros, Arcascience ou bien encore à Sarrus. De son côté, Aqemia avait annoncé avoir collecté des fonds à hauteur de 30 millions d’euros.
Tous les éléments convergent vers un même point. La manière dont les professionnels et le public utiliseront la santé inclura de plus en plus d’éléments numériques. Un mouvement majeur sous-tendu par le fait que la santé populationnelle préfigurera les organisations de demain. Alors que le numérique deviendra incontournable en devenant un véritable support de cette stratégie populationnelle, il est important de pouvoir en cerner les enjeux.

Selon le dernier panorama dressé par France Biotech, seulement 8 % des entreprises françaises innovantes du secteur des MedTech comptent un investisseur institutionnel. Pourtant, le contexte international est favorable au marché. En 2024, les levées de fonds totalisent 38 milliards d’euros, contre 24 milliards en 2023. Une progression beaucoup plus marquée aux Etats-Unis qu’en Europe (8 milliards seulement).
Ce goulet d’étranglement se constate principalement à cause du manque d’investisseurs pouvant disposer d’une surface financière supérieure à un milliard d’euros. Ces derniers se font rares sur le continent européen. En conséquence, la France reste au niveau de 2023 dans le domaine si l’on exclut la levée de fonds de Sartorius Stedim Biotech de 1,2 milliard d’euros.
De belles perspectives pour les MedTech
Parmi les belles réussites récentes, Aqemia, spécialisée dans le Drug Discovery est parvenu à réaliser un beau tour de table à hauteur de 30 millions d’euros. Des fonds qui vont notamment lui permettre de s’implanter à Londres. Pour rappel, l’entreprise enseigne la physique à l’échelle atomique à une IA générative afin d’inventer de nouveaux médicaments. Aussi, ce financement permet de soutenir ses objectifs de développement, en particulier dans la préparation d’essais cliniques.
Malgré de belles perspectives, le secteur des MedTech reste inégal. Les experts conservent en effet un optimisme modéré à propos de 2025 et des années suivantes. En somme, les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé ont renoué avec la croissance en 2024. Le total de 654,3 millions d’euros représente plus de deux fois plus qu’en 2023. Toutefois, certaines grosses levées de fonds cachent la forêt.
Il semble donc que le marché atteigne une certaine maturité au cours duquel certains modèles économiques s’assoient. Toutefois, le manque de financement durant la phase d’industrialisation peut se faire ressentir. Nombre de financeurs privés cherchant à maximiser le retour sur investissement vise des marchés plus prometteurs, comme les Etats-Unis. Une telle stratégie nécessite cependant des investissements préalables conséquents.
Olivier Robillart